Note
4,4/5
Bilan 3D :
Ressuscitant son mythe, Shinji Aramaki nous livre avec cet Albator,
Corsaire de l'Espace 3D Blu-ray 3D une nouvelle version actualisée qui
fait globalement honneur au manga originel. En effet on retrouve dans ce
nouvel opus la noirceur ancestrale, une certaine complexité des
personnages (Albatar en tête, plus énigmatique que jamais) et du
scénario, et la beauté magistrale des environnements et éléments
spatiaux ! Même si on détecte dans cet Albator 3D une forme
d'inspiration évidente de l'univers du jeu-vidéo qui ne plaira pas à
toute le monde (certains personnages se montrent plus ou moins soignés
et/ou rigides dans leurs animations), quelques passages techniques
perfectibles (quelques zooms dans l'image et travellings qui manquent de
punch), et quelques sous-intrigues négligées, avec un Albator
finalement en retrait de la narration (pour mieux faire ressortir
l'intrigue et les personnages secondaires), il n'en demeure pas moins
que la réalisation technique 3D et la direction artistique sont
excellentes voire surprenantes. Surprenante c'est le terme qui désigne
le mieux l'effet de profondeur 3D que personne n'a vu venir, dans un
space-opéra sombre qui voue une fascination à l'obscurité ambiante aussi
bien dans l'espace que dans les intérieurs. A partir de ce cahier des
charges délicat, il était difficile de miser sur une profondeur 3D
réussie, puisque 99% des films qui s'y essayent s'y cassent également
les dents à l'arrivée. Pourtant Albator 3D non seulement réinvente
l'exploit d'un Rebelle 3D
dont la profondeur 3D avait tiré sa force 3D du noir et des
environnements obscures, mais il le pulvérise même lors des magnifiques
joutes spatiales sur fond d'espace infini ! En effet sur une majorité du
film les vues panoramiques nous entrainent dans l'espace, et la
profondeur 3D constatée y est bluffante en toutes circonstances. Et même
si volontairement peu d'étoiles éclairent l'horizon, on sera surpris de
bénéficier d'une spatialisation 3D au top, et d'un détachement 3D
exemplaire lors des séquences de combats, avec par exemple les
formations de milliers de vaisseaux ennemis qui semblent disposés en
rang jusqu'à l'infini. Idem lors des combats, quelle jouissance de voir
l'Arcadia éperonner ses assaillants avec un profondeur 3D tonitruante,
notamment lorsque les débris sont propulsés aux alentours avec un effet
de relief 3D saisissant. Dans ces moments toutes les couches
intermédiaires et tous les calques d'une même scène sont investis et
remplis d'éléments, avec une parfaite perception de la position spatiale
de chacun d'eux ! De même chaque passage en hyper-espace fera l'objet
d'effets 3D avec un rendu 3D optimal : voir l'Arcadia foncer et
disparaitre à l'intérieur de cercles temporels, puis réapparaitre en
transparence, en surgissant d'une matière noire fumeuse parfaitement
détachée et volumineuse en 3D, c'est quelque chose ! On notera
d'ailleurs que l'unique film 3D à date à avoir ébloui lors de séquences
dans l'espace était le très bon Star Trek Into the Darkness 3D.
En parallèle de ces séquences cultes livrées dans l'espace, on a les
séquences en intérieur : très réussies également mais un peu moins
impressionnantes par endroit. Elles impressionnent en revanche dans les
séquences de combats, où la maitrise de certaines sources de lumières
marginales permet de transcender la profondeur 3D dans cette même
obscurité. Ultime paradoxe du film, c'est dans les rares séquences de
jour, et à forte luminosité, et dans des environnements énormes (ville,
salles de commandement de Gaïa...) que l'effet de profondeur 3D déçoit à
quelques reprises, donnant l'impression que la réalisation a commis
l'erreur de relâcher sa vigilance technique sur ces types
d'environnements lumineux, à la 3D souvent gagnée d'avance, ce qui ne
sera pas toujours le cas dans Albatar 3D (bien que de nombreuses
séquences de jour parviennent également à décoller la rétine en terme de
hauteur et profondeur 3D). On retrouvait d'ailleurs le même syndrome
original dans Silent Hill Revelation 3D
qui brillait également par sa profondeur dans les séquences sombres et
chutait sur celles de jour ! Quid des jaillissements ? Le vide quasi
intersidéral pour être honnête ! Quasi, car il y a bien quelques légers
débordements d'éléments par endroit, quelques petits jaillissements
permanents de lasers, de bras, d'armes, d'eau ou de becs d'oiseau à de
très rares reprises, mais rien très prononcé pour être vraiment visible
par la majorité des spectateurs (sauf lors de l'approche d'un scanner
rétinien qui dépasse presque le milieu de la pièce) ! De la même manière
que le sujet semble sous-exploité, il est dommage qu'une séquence avec
de la braise qui tente de sortir de l'écran, ne soit pas mise en scène
de manière royale comme les meilleurs films 3D avec des vrais
jaillissements permanents au milieu de la pièce, absents dans cet
Albator 3D. Idem lors des nombreuses séquences d'action, on aurait rêvé
de pouvoir profiter d'effets de projection sur les nombreux débris ou
éléments environnants. Que retenir de tout ceci ? Qu'Albator est
illuminé par une profondeur 3D et une détachement incroyables qui se
jouent sans soucis de l'obscurité ambiante qui règne dans tous les
décors et espaces du film. On connaissait Rebelle 3D et Underworld 3D,
2 productions marginales qui avaient réussi l'exploit de faire de
l'obscurité une force en 3D, avec un rendu de profondeur 3D insolent, et
on retiendra en ce début 2014 Albator 3D qui nous seulement réinvente
la 3D dans le noir, mais aussi pulvérise ce qui avait déjà été
entrepris. On ne pourra conclure sans évoquer de nouveau la puissance de
la direction artistique, l'aspect classieux des vaisseaux, la splendeur
des décors et des costumes qui prennent en 3D une toute autre dimension
! Albator revient, du fin fond de nos mémoire, en 3D, et avec une
valise restreinte d'effets de jaillissements noyée dans 2h de film, et
décroche du premier coup son diplôme technique, avec une mention plus
qu'originale : une profondeur 3D qui n'est pas à qualifier d'excellente
dans l'absolu, mais d'excellente dans le noir tout court, ce noir qui
est l'environnement le plus ingrat par essence en 3D. Et là, tout est
dit !
Franck L.
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