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Exclu Test Gemini Man HFR 120 3D au cinéma !


















Nom du filmTechno Cinéma 3D
Gemini Man HFR 3D

Date de sortie : 02/10/19
Cinéma Paris
Pathé Beaugrenelle

3D Native HFR 120

Synopsis :
Henry Brogan, un tueur professionnel, est soudainement pris pour cible et poursuivi par un mystérieux et jeune agent qui peut prédire chacun de ses mouvements.


INTRODUCTION :
Ang Lee continue son exploration des formats extrêmes, commencée avec Billy Lynn en 2016. Billy Lynn était avec Le Hobbit de Peter Jackson, l’un des premiers films « officiels » à sortir au format 3D HFR, c’est à dire comportant plus d’images par secondes. Mais là où Billy Lynn se contentait d’un format 3D à 60 images par seconde (précisément, 60 images/seconde par œil), Gemini Man est le premier à s’aventurer aussi loin en proposant une version tournée nativement en 3D HFR 120, c’est à dire à 120 images par seconde et par œil. Le format HFR, est en fin de compte le véritable aboutissement des formats à ultra haute définition comme la 4K et la 8K. En effet, le passage à la 4K, si il a apporté une précision exceptionnelle à l’image cinématographique, ne compense pas le motion blur (le flou de déplacement) des personnages et des actions. Ce fameux effet de flou propre au cinéma à 24 images par secondes. On a donc souvent l’impression que les éléments en mouvement ne sont pas à la même définition que les décors du fait du flou de mouvement. Cet effet de flou est encore plus sensible en 3D où un léger décalage entre les deux images droite et gauche lors de la projection, accentue l’effet de stroboscopie. Le HFR permet donc de remédier à cela en proposant une fluidité inégalée aux scènes d’action. Bien sûr, cela a un impact sur l’impression générale d’un film, et certains esprits chagrins y trouveront une impression d’image brillante qui ne semble pas naturelle. Ce problème, très présent sur Le Hobbit de Peter Jackson était dû à un impératif commercial imposé par les distributeurs : l’obligation de diffuser le film également en 24 images par secondes au lieu des 48 natives. Un choix de de degré de shutter « intermédiaire » avait donc été fait, ce qui donnait cette impression de regarder un épisode des Télétubbiespour les séquences d’extérieur, mais rendait les séquences de nuit incroyablement réalistes. Cet effet dû au « surplus d’images », ne surprend pas les plus jeunes spectateurs, habitués aux images déjà en HFR de leurs smartphones et des Action Cam. Mais, comme toute nouveauté, elle peut déranger le spectateur de cinéma. Le film a été stéréographié par Demetri Portelli à qui l’on doit la 3D exceptionnelle de « T.S. Spivet » de Jean-Pierre Jeunet. Ayant beaucoup échangé avec Demetri lors de festivals spécialisés sur la 3D où nous nous sommes croisés et connaissant l’habituelle perfection de son travail, je suis donc allé voir Gemini Man en toute confiance. J’ai eu la chance de pouvoir voir le film dans sa version 3D native en HFR 120 au Pathé Beaugrenelle (Paris 15) dans la salle Dolby (passif) équipée en double projection. Il faut souligner le gros travail de promotion du format HFR effectué par le distributeur (Paramount) depuis des mois, qui a convaincu de nombreux exploitants de diffuser Gemini Man dans le format HFR. Le film est donc proposé le plus souvent en 60 images par seconde et par œil au lieu du format natif à 120, mais cela est dû à des limitations matérielles, le 120 nécessitant que la salle soit équipée de deux projecteurs et deux serveurs de diffusion synchronisés. Pathé Gaumont propose des séances en HFR 120 dans plusieurs cinémas en France, mais également pus généralement en HFR 60. C’est le cas également pour GCR et Kinepolis qui ont tous des versions HFR 60 dans leurs complexes. Seul UGC ne propose pas de HFR, mais rien ne nous étonne de la part de ceux qui avaient refusé de proposer Avatar en 3D !... De nombreuses salles indépendantes ont également fait l’effort de proposer le HFR 60, et on les en félicite. Pour les déçus qui ne trouvent pas de salle en HFR 120 près de chez eux, sachez que la différence entre le 60 et le 120 est minime comparé à la différence entre le 24 images par secondes et le 60. Vous bénéficierez tout de même d’une image d’une extrême précision en HFR 60. Au Pathé Beaugrenelle, le film est également en HDR (High Dynamic Range).




PROFONDEUR 3D :
Note
5/5
Profondeur 3D :  
Rien n’égale la profondeur de la 3D tournée nativement. Pour Gemini man, DemetriPortelli fait le choix d’une palette de profondeur très impressionnante, sublimée par un placement des éléments dans l’image parfait. Ici tout est volume et espace. Les plans larges sont exceptionnels, les plans serrés, malgré un léger flou de fond de plan ne souffrent pas d’un aplatissement excessif dû à la faible profondeur de champ. Seules quelques scènes pour lesquelles les décors ont été reconstitués en numérique font baisser quelque peu la qualité de l’ensemble, mais on est tout de même dans le très haut de gamme de la profondeur 3D. C’est un plaisir de laisser les yeux aller chercher les détails des décors réels dans les plans larges tant la 3D est parfaitement maitrisée sur ce point.

JAILLISSEMENTS 3D :
Note
5/5
Jaillissements 3D :  
Dès le premier plan du film, on voit que l’action va se situer essentiellement entre le plan de l’écran et un débord léger, et monte régulièrement en crescendo vers des moments de 3D véritablement extrêmes poussant le relief jusqu’au au milieu de la salle de cinéma. Tous les visages des protagonistes sont presque constamment en léger arrondi devant l’écran et le HFR montre toute son utilité en dévoilant le moindre détail des mouvements de la peau des protagonistes. Puis viennent les scènes d’action et là c’est un véritable festival de la 3D extrême. Effets de particules, objets, flammes sont projetés en avant jusqu’au milieu de la salle mais tout est parfaitement maitrisé et jamais désagréable pour les yeux qui n’ont jamais l’impression de forcer.


LUMINOSITÉ :
Note
5/5
Luminosité :  
Le film est tellement lumineux que c’en est plus que trop….



GHOSTING :
Note
5/5
Ghosting :  
Pas de Ghosting. Rien à signaler !






CONCLUSION 3D :
Note
5/5
Bilan 3D :
Gemini Man est une très belle réussite en terme de 3D même si quelques champs/contre-champs trop serrés viennent gâcher cette excellente impression générale. Alors, Gemini Man est il pour autant la révolution annoncée ? Non. Et Oui. Non parce que si la 3D a depuis longtemps montré ses possibilités (avec plus ou moins de réussite selon les films et les stéréographes), nous n’en sommes qu’aux prémices de ce qu’il est possible de faire en HFR et HDR. En ce qui concerne la partie HFR, on oublie finalement assez vite cette fluidité qui paraît assez peu naturelle au début. Au contraire, on l’apprécie vraiment lors des scènes d’action pour lesquelles les mouvements rapides ne sont plus un problème comme en 24fps. Tous les mouvements sont fluides, et apportent un vrai plus à la 3D. Bien sûr, Ang Lee a tendance à en faire un peu trop pour justifier l’utilisation d’un tel débit d’images et cela peut donner l’impression que certaines séquences servent de démonstration à la technologie, mais ce n’est au final pas très grave et cela reste vraiment exceptionnel à regarder. Mais. Car il y a un mais. L’utilisation du HFR combiné au HDR donne ici une impression vraiment « synthétique ». L’image paraît trop brillante et beaucoup trop lumineuse ce qui est presque un comble en 3D. Est-ce dû pour autant à l’utilisation de ces techniques ? Indirectement oui, mais cela serait pourtant parfaitement évitable. Tourner en HFR nécessite un peu plus de lumière qu’un tournage à 24 images/secondes classique. Pour Gemini Man, Ang Lee fait le choix de littéralement arroser son plateau de lumière, très certainement afin de montrer les possibilités de la combinaison HFR + HDR ce qui est à mon sens une grave erreur et conduit de nombreux critiques à trouver l’image dérangeante, voire laide. Pour Gemini Man les vrais soucisqui me sautent aux yeux (en tant que spécialiste de la 3D et étalonneur) sont les choix de direction photo et d’étalonnage : Les scènes de jour sont tellement lumineuses que plus rien ne paraît naturel et les scènes de nuit ressemblent à une caricature des anciennes séquences de nuit américaines des années 50. Et même si cela permet d’apprécier les détails du relief, l’effet au final est raté. Pendant tout le film, je me suis demandé comment récupérer des extraits de Gemini Man et tenter de les étalonner différemment. Les scène tournées sur fond vert servant à l’incrustation d’effet spéciaux se repèrent au premier coup d’œil tant ceux-ci semblent imprécis par rapport à l’image globale. Seuls quelques plans où la combinaison 3D+HFR+HDR est parfaite (le combat dans le puits, le combattant en flammes par exemple) montrent l’étendue de ce que pourra être la triple révolution offerte par ces formats combinés et totalement maîtrisés. Alors, Révolution disais-je ? Pas encore. Mais Gemini Man a le mérite d’ouvrir la voie vers la vraie révolution que la combinaison 3D+HFR+HDR peut être à l’avenir. C’est une première étape qui permet de voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Une test grandeur nature qui montre qu’il est nécessaire de repenser entièrement les codes de la direction photo, et surtout des effets spéciaux, puis, en fin de chaîne, l’étalonnage. Une fois que toute cette chaine sera remise en cause, on pourra parler de révolution HFR. Gemini Man est une expérience visuelle à voir pour ce qu’elle est, c’est à dire un terrain d’essai pour des technologies dont certaines comme la 3D sont parfaitement maîtrisées et d’autres (HFR+HDR) sont tout à fait perfectibles. On passe à côté d’une vraie réussite visuelle. La 3D est superbe, la fluidité des images exceptionnelles, mais tout cela est presque gâché par la lumière. Pour autant, si vous allez voir Gemini Man, voyez le en 3D et en HFR (60 ou 120).
Fabien Remblier


Membre à la rédaction Halluciner.fr, Fabien Remblier est réalisateur et stéréographe. Depuis 2010, il a réalisé une quarantaine de captations de concerts et shows en 3D dont certaines, récompensées dans des festivals 3D internationaux sont sorties en salles. Il supervise les corrections relief de plusieurs documentaires et vient de réaliser un court-métrage, forcément en 3D ! En 2011 il écrit le livre « Tourner en 3D-relief » édité chez Eyrolles où il détaille la technique, le matériel mais également une certaine vision moins académique de l’utilisation de la 3D de la pré-production jusqu’à la post-production. Pour lui la 3D est plus que du cinéma, c’est une nouvelle façon de tourner qui implique que le réalisateur sorte de sa vision cinématographique classique en 2D. Il est également le responsable des contenus 3D de laTV3D, la plateforme VOD 100% dédiée à la 3D-relief. Cette passion de la 3D, il la met aujourd’hui au service de Halluciner.fr pour vous aider à trouver au cinéma, la meilleure expérience cinématographique 3D possible.




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mercredi, octobre 02, 2019


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