Note
4,3/5
Bilan 3D :
Précédé par sa réputation, Paul W.S Anderson, (réalisateur de la série 3D réussie des Resident Evil 3D
entre autres) était attendu au tournant en prenant la direction d'un
péplum populaire à effets spéciaux. Transcendant tout d'abord les 2
nanars ancestraux que furent Volcano et Le Pic de Dante, Pompéi 3D
montre immédiatement qu'il ne joue pas dans la même catégorie, grâce à
la qualité de son rendu et de sa mise en scène. Se révélant tour à tour
comme une évocation hommage du cultissime Gladiator, croisé avec un
soupçon de Troie pour la narration des 2 premiers actes, le film vire à
90° pour pénétrer dans l'univers de 2012 mixé avec celui du Pic de
Dante. Certes Pompéi 3D souffre par essence d'un cruel manque
d'identité, mais en ce qui concerne sa réalisation 3D il fait plus que
son job, et matraque généreusement le spectateur en lui en donnant pour
son argent. A commencer par la profondeur 3D qui se montre de très bonne
qualité pendant les 70 premières minutes, avec des plans larges ou
semi-larges qui impressionnent régulièrement, aussi facilement dans les
séquences obscures dans les geôles ou de nuit, que dans les passages de
jour ! Il faut dire que les plans aériens et panoramiques donnent
souvent dans le spectaculaire avec un effet de distance et hauteur 3D
insondable. Le rendu serait parfait si la profondeur 3D ne baissait pas
son intensité sur quelques plans larges ou semi-larges, et de manière
classique sur pratiquement tous les plans rapprochés (flou
d'arrière-plan). Pourtant tout cela reste acceptable tant ces baisses de
régimes s'insèrent correctement dans le rendu 3D solide d'ensemble.
Idem pour les débordements et jaillissements de cette première heure
qui, plutôt discrets en général, savent frapper fort quand il le faut,
avec quelques sorties d'écran ponctuelles très représentatives (loges,
armes, branches...) et d'excellents effets de projections de sang ou de
sable lors des combats de gladiateurs. De même une très longue séquence
de pluie dans une arène montre une intensité top démo qui rappellera
celle de Pacific Rim 3D
en mer, avec de la pluie dense qui sort de plus de 3 mètres hors du
mur, accompagnée d'un effet 3D inédit de coulure d'eau directement sur
les lunettes du spectateur ! A ce stade, le film décrochait un bon 3,5/5
voire même un 4/5 en note globale 3D comme ces derniers petits copains La Légende d'Hercule 3D ou Stalingrad 3D.
Mais c'était sans compter sur la dernière demi-heure (35 minutes pour
être précis). Pompéi 3D donne alors dans la transformation diabolique
digne d'un Jekyll & Hyde. Le réveil progressif du volcan sonne
l'entrée immédiate du film dans le registre du top démo sur toutes ses
composantes 3D. Étrangement, les parallaxes 3D sont fortement accentuées
pour chaque plan de profondeur, et on se retrouve avec une profondeur
3D délirante sur chaque plan large dans cette ville de Pompéi
remodélisée en CGI. Plus le film avance et plus les plans larges au sol
ou panoramiques se multiplient et s'intensifient, tandis que les plans
rapprochés ou zooms disparaissent progressivement (l'heure n'est plus
aux bavardages mais à l'action et à la lutte pour la survie), permettant
d'abord d'éradiquer la plupart des flous, et donnant ensuite l'occasion
d'en prendre plein les yeux en terme de profondeur de champ : certains
plans dans les rues de la ville, ou en mer, sont sidérants sur cet
effet, et appellent à faire un arrêt sur image pour profiter de la
spatialisation excessive engendrée, bien que ultra naturelle ! Carton
plein donc sur la hauteur et la profondeur 3D, mais aussi carton plein
pour les jaillissements permanents et les effets de projections : du
bonheur à l'état pur ! Imaginez pas loin de 15 bonnes minutes
parfaitement réparties de jaillissements permanents de cendre, puis de
braise incandescente, puis de suie noirâtre, avec des sorties d'écran de
particules démonstratives qui dépassent régulièrement le milieu de la
pièce dans notre salle de test 3D (4m de base pour rappel avec un canapé
à 4m de recul avec l'écran) avec des sorties de plus de 2m ! Et que
dire des quelques effets de projections de braise, fumées ou lave en
provenance du volcan ? On ne compte plus les plans en vue subjective où
l'illusion de vivre le drame aux premières loges est bien réel ! Cette
débauche pyrotechnique est d'autant plus impressionnante que les
projections de roche en fusion s'apparentent littéralement à des mini
météorites qui frappent la population (mais pas le canapé hélas) ! Ceux
qui ont bonne mémoire ne seront presque pas surpris de voir le dernier
chapitre de Pompéi illustré par des jaillissements permanents de
particules, car Mister Anderson nous avait fait la même avec les flocons
de neige pendant 15 minutes dans son dernier Resident Evil Retribution 3D
! On saluera la beauté artistique incroyable de ce dernier chapitre,
tout comme on prendra son pied à la fois lorsque la tempête de lave
menacera, puis lorsqu'un tsunami viendra se déverser sur la ville avec
2-3 projections importantes de flotte hors de l'écran (dans le pur style
Roland Emmerich) ! Il y a du Titanic
dans ce final, avec une émotion certaine, et un réalisme permanent qui
projette le spectateur au cœur de cet enfer rouge, en 3D ! Souvent
dénigré pour son absence d'émotion, nous avons pourtant personnellement
apprécié ce final émouvant évoquant en surface un Melancholia de Lars
von Trier (seul moment véritablement émouvant dans Pompéi où en général
on peine à s'attacher aux personnages). Au final, une 3D plutôt bonne
pendant les 2/3 du temps, qui prend son envol dans les 35 dernières
minutes pour vous mettre sur orbite pour un final en apothéose ! Cela a
représenté d'ailleurs un cas de conscience lors de l'attribution de la
note finale, car la 3D du film oscille autour de 3,5/5 à 4/5 la première
heure (avec des envolées sur certains plans à 4,5/5), et tourne ensuite
autour du 4,5 à 5/5 dès le réveil du volcan : la note exacte finale
semble atterrir autour de 4,3/5 grâce à cette dernière demi-heure de
haut vol, qui sur-pondère forcément l'appréciation globale, et compense
cette première heure 3D beaucoup moins démonstrative ! Certainement la
réalisation 3D la plus mature et aboutie de Paul W.S Anderson, et un
film qui s'achève en soufflant le chaud et le chaud, inexorablement !
Franck L.
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