Test Mad Max : Fury Road Blu-ray 3D / Conclusion & Bilan 3D
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CONCLUSION 3D :
Note
Bilan 3D : 5/5
Sorti il y a quelques jours aux US, Mad Max : Fury Road 3D est un double événement : tout d'abord, une recréation du mythe Mad Max directement par son géniteur, Georges Miller, déjà réalisateur de l’œuvre originale, et surtout son baptême du feu en 3D pour notre plus grand plaisir ! Alors va-t-il rejoindre également le club fermé des virtuoses de la
réalisation 2D qui ont montré depuis 2 ans leur aisance et leur insolente maîtrise de la mise en scène 3D dès leur premier rejeton 3D : James Cameron, Ridley Scott,
Martin Scorsese, Ang Lee, Guillermo Del Toro, Peter Jackson, J.J Abrams, Baz Luhrmann, Tsui Hark, J.P Jeunet, Alfonso Cuarón et Michael Bay (à vous
de retrouver facilement qui a réalisé quoi en 3D) ? Après avoir craqué en testant initialement la version cinéma 3D, l'heure est à l'évaluation de la version Blu-ray 3D ! Connaissant le système de transitivité relative entre le rendu 3D au cinéma et en home cinéma 3D, il serait historique de voir le rendu 3D d'une version cinéma 3D dégradée lors du passage sur nos galettes 3D préférées (une manière de dire que les dés étaient bien lancés depuis le début, et l'issue 3D, inexorable ! Alors conversion 3D qui arrache ou coup d'épée dans l'eau ?
Les premières minutes de visionnage donnent tout de suite le ton, avec une profondeur 3D magnifique. Globalement le film profite de ses décors superbes, aux horizons maculés de sable ocre pour charger la mule en terme de réglages d'intensité sur les parallaxes de lointains : top démo ! C'est le mot qui revient toutes les 30 secondes pendant tout le visionnage. Pour généraliser, on constatera une intensité de profondeur 3D qui navigue en général autour de l'excellent, avec à de très rares reprises quelques séquences ou plans ou celle-ci se montrera moins démonstrative. Les plans larges et panoramiques soufflent dans les bronches comme rarement, avec une profondeur 3D bluffante qui efface complétement la nature post-convertie de l’œuvre. Même les plans semi-larges ou rapprochés proposent en permanence une dimensionnalité hautement authentique et forte, avec en constat immédiat, un mystère de la nature : la quasi absence de flou sur les arrière-plans. Pourtant avec de tels paysages on aurait pu s'attendre au contraire mais non, la spatialisation est toujours démente dans les scènes. On pense aux centaines de plans top démo de hauteurs lors des attaques bestiales à coup de perches explosives, ou du haut de montagnes ou QG perchés à 100 m de hauteur : l'effet de hauteur et de vertige est d'un naturel hors du commun. Le détachement 3D est parfait en toutes circonstances, aussi bien dans les quelques intérieurs de véhicules, avec une perception parfaite des échelles et des distances qui séparent les protagonistes des objets, de nuit (dans des galeries) ou de jour, que sur les extérieurs qui propulsent le titre vers les cieux. Cela nous conduit à parler du secret des dieux, la recette miracle qui confère à ce film une qualité incroyable : la mise en scène 3D, le choix stratégique de chaque plan, et l'intégration des effets 3D avec un naturel bouleversant. C'est ici la signature des grands maîtres de la 3D, et Miller obtient du premier coup son billet au panthéon des rois de la 3D naturelle et authentique, celle qui vous transporte en 1 minute dans l'univers de l’œuvre, et vous fait oublier toute contingence physique dans la salle de cinéma ! Et ce ne sont pas 2-3 artefacts sur des déformations chopées à quelques endroits (un plan sur la végétation au début), ou quelques plans volontairement adoucis niveau profondeur 3D qui vont lutter contre ce nouveau rouleau compresseur de la 3D immersive. A noter le rendu 3D brillant de chaque déchainement de mer nature : feu, sable, effets de lumière etc... Mentions spéciales pour les innombrables travellings cultes avec des cadrages sensationnels. Et les jaillissements 3D dans tout cela ? Déjà on mesure dès le début un certain niveau de débordements et jaillissements permanents qui va se maintenir sur la durée. Mais ce qui est l'apanage des grands réalisateurs 3D, c'est leur capacité hors du commun à intégrer une tonne d'effets 3D sans qu'on les remarque de but en blanc : et Mad Max 3D fait partie de ces films qui savent distiller et utiliser à merveille les jaillissements pour transcender l'immersion 3D, c'est à dire renforcer la puissance des scènes d'action en l’occurrence ! Et pour se faire, il n'y a pas besoin d'avoir la main lourde en permanence en terme d'intensité ou de durée sur ces effets 3D : il suffit juste d'appliquer le bon effet 3D au bon moment et sur le bon plan pour y parvenir ! Et même un effet 3D soft idéalement inséré à la pellicule va s'en retrouver bien plus impactant qu'un gros effet 3D gadget inséré à la va-vite en postprod. En gros il y a un 1er acte consacré à une évasion historique, un 2e acte plus narratif, et un 3e acte où la sauvagerie culmine à son paroxysme cinématographique. Et bien préparez-vous dans le 1er et le dernier acte à encaisser une bonne dose de séquences cultes en 3D ! Avec tout d'abord des assauts barbares à coup de lances explosives, qui enchainent déflagration 3D sur déflagration 3D avec des jaillissements permanents cultes de braise et d'étincelles. Jupiter Ascending 3D vient juste de s'illustrer sur la perfection de ses effets 3D d'étincelles, et bien Mad-Max se place juste à côté, sachant que ces effets sont exploités partout dans la moindre séquence de haine et d'affrontements. Ensuite on a quelques effets de projections très réussie, avec notamment du sable, des débris et autres morceaux de métal calciné qui viennent traverser furtivement les fauteuils de la salle. Mieux, on a parfois carrément des sauvages qui sont éjectés malgré eux vers le spectateur en tournoyant sur eux-mêmes dans le feu de l'action ! Top, mais ultra furtif ! On parlait juste avant de perches ou lances explosives utilisées dans les assauts, et bien dans le 3e acte, on ne compte plus les séquences où les perches sont lancées directement vers le spectateur avec des cadrages exceptionnels (direct ou de biais). A chaque destruction de véhicule, ou séquence où un sauvage est écrasé sous les roues d'un camion ou d'un simili char d'assaut, Miller ne rate pas l'occasion de jouer rapidement des jaillissements furtifs pour marquer le coup (attention l'action est tellement frénétique que tout ne dure qu'une fraction de seconde : exemple les projections de sang dans l'action, les nombreux flashbacks express 'jaillissants'...). D'ailleurs dans de nombreuses séquences d'action, le réalisateur s'amuse à pousser les premiers plans à des niveaux de jaillissements permanents impressionnants (Max ligoté au début sur le devant d'une voiture et affiché au milieu de la salle de cinéma). Idem avec de nombreuses séquences cultes avec l'arme qui est pointée presque jusqu'au milieu de la salle. Mais l'art de tout ceci, c'est d'intégrer parfaitement tous ces petits effets 3D avec cette Cameron's Touch, faisant que l'effet 3D n'existe que pour renforcer l'immersion, et non pour proposer des effets 3D gadgets grossiers (voire visibles par un borgne) qui déconcentrent en permanence. C'est aussi le cas lors de certains travellings avec du jaillissement arrière de véhicules qui semblent traverser la pièce en 1/2 seconde ! A noter que même les effets cultes du final arrivent lentement sans qu'on s'y attende : un morceau de guitare rescapée, accrochée à une chaîne, qui se balance de très loin en profondeur, pour atterrir directement sur la tête du spectateur (idem avec un volant) en jaillissement permanent ! Au final un film 3D top démo et jubilatoire qui illustre le St-Graal le plus recherché dans un film 3D : l'immersion 3D, celle qui garantit l'évasion virtuelle maximale ! Et en dépit de décors de fait minimalistes (le désert sans fin en carte postale de fond), Miller réitère l'exploit d'un Odyssée de Pi 3D par exemple, où Ang Lee avait su transcender l'immensité de l'océan pour nous apporter un voyage en aller / retour en 1ère classe dans un registre bien plus calme bien entendu (idem avec Gravity 3D qui a révolutionné l'immersion spatiale 3D sur fond d'espace uniforme noir) : dans Max Mad 3D, comptez plutôt sur un aller simple sans retour, dans le royaume de la sauvagerie où seul l’instinct de survie régit le code des humains ! Mad Max 3D, ou une nouvelle démonstration qu'un film capté en 2D peut-être pensé à 200% en 3D sur chaque plan, avec une mise en scène fulgurante qui transpire l'immersion et vient agripper de force le spectateur pour le jeter lui aussi dans la fosse aux lions ! Puisque vous avez eu la patience de lire tout l'article (et nous vous en remercions) et que vous arrivez donc dans ces dernières lignes, on en profite pour ouvrir une parenthèse cruciale sur Mad Max 3D : on touche dans ce film à la notion de mise en scène artistique, et à la finesse des effets 3D ! En fait on voit déjà arriver comme à la grande époque de Gravity 3D ou de T.S Spivet 3D, une énorme polémique sur la perception des effets 3D dans le film ! En effet, comme dans un Gatsby 3D ou Prometheus 3D (et dans une moindre mesure un Exodus 3D), le rendu 3D de Mad Max 3D est véritablement destiné à une certaine élite de spectateurs de 3D ! Pourquoi ? Parce qu'à chaque fois qu'on touche le St-Graal de la 3D, l'immersion 3D, on tombe toujours sur des films très artistiques ef extrêmement fins dans la mise en scène des effets 3D, effets 3D qu'une grosse partie de l'audience traditionnelle ne voit certainement pas dans sa totalité ! Déjà être capable d'apprécier un film uniquement par la qualité de sa profondeur 3D et de son détachement dans tous les types d'environnements n'est pas donné à tout le monde (puisque beaucoup cherchent encore des effets de jaillissements servis à la grosse cuillère sur la durée). Dans le monde de la 3D, il y a 2 types de contenus hits qui peuvent accéder à un 5/5, qui se côtoient, mais qui ont une philosophie radicalement différente : les bons gros blockbusters avec effets 3D XXL sur tout le film (Pacific Rim 3D, Transformers 4 3D, Les Gardiens de la Galaxie 3D etc...), et les hits 3D artistiques qui maîtrisent à la perfection la formule magique "le bon effet 3D, avec juste la bonne intensité 3D suffisante, et surtout au bon moment, et de la durée la plus adaptée" (idéalement furtive pour ne pas casser l'immersion 3D comme le préconise le chef de file James Cameron). Et oui c'est compliqué le monde de la 3D, et cela explique pourquoi ces 2 écoles de hits Blu-ray 3D sont radicalement différentes, le groupe A étant celui des Blu-ray 3D catégorie 'Brutes' de la 3D, et le groupe B des représentants de la Finesse 3D. Et il est infiniment plus facile en terme de maturité et d'expérience personnelle 3D d'acter qu'un bon gros blockbuster 3D est une tuerie en effets 3D, que voir toutes les facettes stéréoscopiques d'un diamant comme T.S Spivet, Gravity 3D, un Odyssée de Pi 3D également, et aujourd'hui ce Mad Max 3D. Voici donc un excellent benchmark pour vous pour voir si vous avez la capacité hardware (matériel home-cinéma) et cognitive (apprentissage et expérience du cerveau) pour savoir apprécier à leur juste valeur les hits de cette famille B. On en revient à notre vieille métaphore du jeune mélomane qui ne perçoit que les graves ou les aigus, mais qui a toutes les peines à distinguer tous les canaux des sons médiums. Et si dans notre Mad Max 3D du jour la qualité de la profondeur 3D y est absolue (surtout pour une conversion 3D), ne vous méprenez pas sur les jaillissements 3D : il n'y a pas d'effets 3D sensationnels, rien qui vous marquera sur le moment, mais par contre il y une infinité de plans cultes avec toutes sortes d'éléments qui viennent s'étendre ou se promener dans la pièce avec un naturel bluffant, au service de ce même critère essentiel : l'immersion 3D, avec toujours une intégration ultra authentique à la narration, sans avoir la main lourde en intensité de sortie d'écran ou de durée. Et histoire de mieux provoquer ceux qui n'auraient toujours rien compris à l'affaire, on aurait même aimé virer l'excellent effet de jaillissement 3D gadget de la guitare à la fin, qui ne s'intègre pas du tout avec la palette des autres effets 3D du film et le cahier des charges choisi : typiquement c'est le type d'effets 3D qu'on devrait réserver au groupe A si vous nous avez suivis ! Et on aurait mis la même note aux jaillissements sans cet effet 3D final. Parenthèse fermée, mais vous comprendrez pourquoi en sortant de la salle de cinéma à l'époque de sa sortie 3D en salles, nous avons dit à des spectateurs qui trouvaient que la 3D de Mad Max 3D était inutile dans ce film, "qu'ils n'avaient toujours pas compris ce qu'il faut attendre d'un film 3D et du marché de la 3D en général en 2015 et que les fausses promesses d'un Sammy 3D ou de pubs démonstratives au lancement de la 3D, ne définissent pas exclusivement ce qu'on appelle un top démo en 3D, et ont conduit des générations de spectateurs à errer comme des fantômes dans les salles, à guetter voire espérer ce qu'ils ne verront probablement jamais ;) Une manière détournée de dire que nous plaignions d'avance ceux qui passeront à côté du potentiel de ce Mad Max 3D : autant arrêter la 3D tout de suite dans ce cas ;) ... A bon entendeur ! Pour résumer, une des meilleurs conversions 3D à date, un chef d’œuvre et un concentré de jouissance tant sur le fond que sur la forme, à écarter du regard des âmes sensibles, et qui devient de fait un sérieux candidat en lice pour le titre du meilleur Blu-ray 3D de l'année 2015 : notre dossier Blu-ray 3D annuel à sortir mi-décembre 2015 (par contre sans vous spoiler, nous savons déjà qui gagnera la palme et la 1ère place de 2015, et cette position ne risque pas de bouger jusqu'en fin d'année)... Mystère !
Franck L. |
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1 Comments:
At 4:30 PM, liojen said…
Ah moi j'ai ma petite idée sur la 1ère place du classement 2015! Direction l'allemagne je dirai ;)
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