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Meilleurs Blu-ray 3D sortis en mars 2015 - 10e




10ème : INFERNO 3D





Note
3,8/5
Bilan 3D :  
Les réalisateurs de Bangkok Dangerous, alias les frères Pang, reviennent à l'assaut du monde de la 3D avec une nouvelle réalisation 3D focalisée sur la thématique du feu. En effet avec cet Inferno 3D, ils matérialisent leur vision de la mise en scène pour faire revivre le genre devenu culte en 1974 avec la Tour Infernale. Avec ce postulat de départ et l'exploitation du genre "film catastrophe" plutôt rare en cinéma 3D, difficile de ne pas nourrir certains espoirs concernant notamment les jaillissements et l'immersion 3D puisqu'il y a certainement matière à mettre en scène de jolies choses. L'Asie a accouché par le passé de quelques pépites, et on se méfie toujours des réalisations 3D en provenance exotique. Par contre s'il y a une leçon à retenir à date sur le made in Asia 3D, c'est que les productions en 3D native y sont bien mieux maîtrisées que les conversions 3D. Loupé car Inferno 3D est une conversion 3D. Pourtant nous allons voir qu'il parvient à offrir un service acceptable sur une composante 3D, et réussit à faire le show sur la deuxième ! Alors on ouvre les paris : est-ce la profondeur ou les jaillissements 3D qui tirent le film vers le haut ?

Ceux qui ont levé la main pour la profondeur 3D peuvent aller se rasseoir tout de suite. En effet la profondeur 3D se montre acceptable voire même satisfaisante sur la durée, mais connait un niveau impressionnant d'hétérogénéité en fonction des plans. En effet la nature post-convertie 3D du film se ressent vraiment dans ce registre, car on sent que le studio a eu vraiment du mal à doser l'intensité des parallaxes des lointains (profondeur 3D), et les détourages en fonction des plans et des éléments. S'ensuit une certaine inconstante avec une profondeur 3D qui peut souffler le chaud comme le froid sur n'importe quel type de plans : on peut avoir ainsi des plans larges et panoramiques en extérieur brillants par moments, et d'autres avec des séparations de calques exagérées qui donnent ponctuellement un rendu 3D artificiel ou truqué. Dans les intérieurs, on peut trouver aussi des scènes avec une superbe spatialisation 3D que des séquences plates voire presque 2D, tandis que de manière générale les plans rapprochés sont ravagés par les flous sur les arrière-plans. A noter que les séquences sombres sont très réussies, et que le rendu 3D de l'incendie en intérieur est souvent très réaliste et immersif. On trouvera par contre quelques artefacts de lumières sur certaines textures avec des reflets visibles par un œil et pas par l'autre. Idem on constatera plusieurs plans panoramiques avec un mauvais détourage de la fumée sur les extérieurs. Au final une profondeur 3D suffisante et quelques très bons passages sur l'effet de hauteur et vertige 3D pour apprécier le spectacle offert sur la 2e composante 3D.

Si la profondeur 3D a du mal à offrir une intensité constante et bien calibrée, on se réjouira par contre que les effets de jaillissements se montrent plutôt réussis dans l'ensemble. On trouve d'abord de légers débordements de décors, bustes et objets de 50cm à 1m hors du mur : rien de très significatifs mais quand même présents ! Mais la star du film, ce sont les séquences d'incendie avec le rendu 3D associé. Dès la 25e minute, le démarrage du foyer d'incendie dans cette tour infernale nous offre des séquences brèves mais cultes sur la propagation de la braise dans la pièce : on louera l'excellente maîtrise dans la mise en scène, car ces particules incandescentes se trouver soufflées par un courant d'air horizontal qui les propulsent littéralement vers le canapé : on s'y croirait dans l'enfer du feu ! On retrouvera à plusieurs reprises ces petits effets top niveau et on regrettera finalement ne pas en voir plus sur les 1H40 du film. Au moins ils sont réussis. Mais encore plus intenses demeurent les jaillissements permanents de fumées noires denses dans la pièce : à plusieurs reprises, c'est carrément à 3m50 hors de l'écran que l'on a mesuré ces sorties physiques, avec l'affichage parfois violente des calques à quelques centimètres devant le canapé. Quelques plans panoramiques avec la tour qui sort de 1m50 seront aussi présents, avec cette même fumée noire qui l'enveloppe, mais par contre on remarque un rendu 3D approximatif montrant que la production maîtrise les effets de fumée uniquement en intérieur sur plans semi-larges, et foire le détourage de cette même fumée lorsqu'il s'agit de plans larges. A noter aussi quelques effets de projections réussis (lamelle de fer, poussière, débris...) Ce sont finalement les flammes en elles-mêmes qui seront les moins exploitées en jaillissement sur la pellicule !

Au final on sort de la projection en rageant devant l'inconstante de la profondeur 3D qui cisaille un peu le rendu 3D de certaines séquences, et on lève les yeux au ciel en se demandant ce que le réalisateur virtuose Tsui Hark aurait pu faire de ce film, si on lui en avait confié la réalisation 3D ! Il y avait vraiment dans ce film le potentiel pour en faire un top démo de 2015, mais la profondeur 3D très perfectible lui fait louper complétement le coche sur le sujet. Heureusement que les jaillissements sont là et sauront amuser ponctuellement et brièvement la galerie, même si ceux-ci restent néanmoins marginaux sur un film de plus de 1H40 ! Avec une petite louche supplémentaire, on aurait presque pu fermer les yeux sur certains défauts ! Un spectacle néanmoins plaisant qui échoue à quelques encablures du 4/5.
Franck Lalane

Les points forts (+)
    • Une profondeur 3D satisfaisante dans l'ensemble
    • La profondeur 3D et le détachement 3D très bons sur certains plans (15% du film)
    • Quelques bons passages sur l'effet de vertige 3D
    • Quelques débordements et jaillissements permanents d'éléments de décors, objets et bustes à 50cm-1m hors du mur
    • Des séquences cultes de jaillissements permanent de braise au milieu de la pièce pendant de longues minutes (avec effet de souffle horizontal en direction du canapé)
    • Quelques effets de projection réussis : pierre, poussière, morceaux de décors, plaque en fer qui tombe ...
    • De rares jaillissements de flammes en premiers plans
    • Des jaillissements permanents cultes de fumées noires à 3,50m hors du mur

Les points faibles (-)
    • La profondeur 3D hétérogène sur la durée : en fonction des plans on a soit une profondeur 3D réussie, soit moyenne, soit loupée (exagérée ou artificielle)
    • Du flou sur les arrière-plans (plans rapprochés)
    • La production qui a mal géré 50% de la profondeur 3D du film niveau conversion 3D : soit ils ont eu la main lourde avec des exagérations grossières sur les séparations entre les calques (plans panoramiques au rendu 3D truqué), soit ils n'ont presque pas travaillé la 3D avec un rendu presque 2D (plans rapprochés et semi-larges)
    • Des artefacts lumineux sur certaines textures, et l'aspect fake de la fumée (mauvais détourage) sur les plans panoramiques
    • Le format en 2.35


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vendredi, avril 10, 2015


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