Note
4/5
Bilan 3D :
Guillotines 3D vient confirmer
une fois de plus, tout le bien que l'on pense des productions 3D
asiatiques depuis quelques temps. Le réalisateur Andrew Lau ne viendra
pas par contre marcher sur les plates-bandes des génies Tsui Hark et Ang
Lee pour 2 raisons simples : la première renvoie à la nature de sa 3D,
la deuxième concerne le rendu 3D de son film ! Ainsi en premier lieu
Guillotines n'est pas une nouvelle production chinoise captée en 3D
native, mais l'une des premières conversions premium à gros budget made
in China. Andrew Lau a en effet choisi la société canadienne Vision
Globale pour convertir en 3D son film capté à la source en 2D avec des caméras
digitales Arri Alexa (le budget confirmé pour cette conversion est US$3.45 million pour information). La 2e raison
renvoie à la qualité intrinsèque de sa 3D, qui même si elle se montre de
grande qualité, ne parviendra pas à aller chercher les mythiques Dragon
Gate 3D et autres Young Detective Dee 3D. Cela n'empêche pas Guillotines 3D
de constituer un spectacle 3D superbe par moment, avec par exemple des
séquences en plans larges ou aériens qui savent parfois décoller la
rétine, grâce à une profondeur de champ 3D délirante. Le détachement 3D
se montre lui aussi efficace sur la durée. En ce qui concerne les plans
rapprochés par contre, le constat est un peu plus mitigé, et les
traditionnels flous sur les arrière-plans viendront dégrader
ponctuellement la qualité de ce Guillotines 3D (on ne rappellera
d'ailleurs jamais assez l'exceptionnelle caractéristique d'un Dragon
Gate 3D qui s'affranchit des flous d'arrière-plans sur son intégralité) !
Pour les plans semi-larges, on aura un rendu 3D souvent de qualité. Par
contre certaines imperfections viennent trahir ponctuellement la nature
convertie 3D du film, avec par exemple certains détourages de
personnages ou éléments de décors qui peuvent se montrer un peu
approximatifs, occasionnant à quelques reprises un petit rendu
artificiel sur une zone donnée de l'écran. Ces petits griefs sont plus
facilement détectables sur les plans rapprochés que les panoramiques ! En
ce qui concerne les jaillissements 3D, on tient là une superbe bonne
pioche avec l'intégralité du package des effets possibles proposée sur la
durée. Certes dans les séquences narratives, on se consolera juste avec
un peu de débordements d'écran de bustes et décors, mais dès que
l'action se met en branle, on a droit à un panel large et qualitatif de
jaillissements permanents et d'effets de projection. Pendant les combats,
les fameuses guillotines volantes (boomerangs décapiteurs) s'amusent à sortir
régulièrement de l'écran, les armes de jets visent le spectateur, des
projectiles sortent également de l'écran. Plus impressionnants encore
demeurent les jaillissements permanents de particules, avec un spectacle
souvent culte sur le sujet : des innombrables jaillissements
d'étincelles lors des tirs, des jaillissements permanents de fumées
volumétriques au milieu de la pièce, des projections de terre vers le
spectateur lors des passages des chevaux à proximité de la caméra
etc... le spectacle est magistral ! Enfin en ce qui concerne le film en lui-même, celui-ci souffle le chaud et le froid en fonction des items, avec une photographie flatteuse, des décors, costumes et guillotines volantes au design superbe, des séquences qui savent parfois créer une véritable émotion vis à vis de l'histoire, aux côtés d'autres plus confuses (flashbacks), ennuyeuses (dialogues) ou moins sophistiquées (certaines chorégraphies minimalistes).
Au
final on regrettera uniquement ces séquences avec un rendu 3D un peu
moins naturel qui écartent ce film de la note ultime (ainsi que ces abus
classiques de flou sur les arrière-plans), car pour le reste c'est du
ton bon, avec ce qu'il faut de scènes démonstratives pour la profondeur
et les jaillissements !
Franck L.
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