Note
5/5
Bilan 3D :
En 8 ans de tests 3D, ce qui m'anime toujours comme au premier jour, c'est la recherche de la rareté, du rendu 3D qui transcende l'immersion, l'excitation de dénicher une pépite et d'avoir le sentiment de vivre un moment exceptionnel en 3D ! J'ai ressenti une 20 de fois ce plaisir intense (sur 550 Blu-ray 3D testés), notamment sur les gros blockbusters 3D qui délivrent un flux intense d'effets 3D top démo et de cadrages optimaux sous pesés à chaque seconde pour obtenir le meilleur de la 3D. Ils ont tous le même point commun : surcharger votre espace cérébral pour finalement vous vider de votre énergie en dernière instance, avec cette dernière impression troublante d'avoir participé aux affrontements d'une manière ou d'une autre. Et ce matin en commençant ce test 3D, j'ai retrouvé ces mêmes vibrations, celles issues des productions 3D exceptionnelles et top démo ! Si Marvel nous a habitués par le passé à presque tutoyer la perfection, considérez qu'il l'embrasse totalement dans ce dernier Avengers Infinity War en Blu-ray 3D ! A bien des égards, aussi bien scénaristiquement que techniquement, il se pose comme une sorte d'aboutissement 3D à toutes les franchises Marvel ! Et comme l'apanage des super productions 3D, c'est de retourner le cerveau dans tous les sens, voici une nouvelle fois un exercice périlleux et corsé pour expliquer l'OVNI du jour : c'est dans ces moments que je dois me raccrocher au fichier excel que je viens de générer au fil du test pour garder la tête froide (j'y consigne sur un laptop tous les 10 minutes des valeurs sur une 20 de critère d'effets 3D avec quelques timelines des meilleurs effets 3D : c'est ce fichier qui permet de générer les 3 fameuses notes que vous connaissez bien). C'est parti, accrochez-vous (je vous invite à lire aussi en détail les autres onglets du test 3D) !
Dès les premières minutes, on se retrouve en terrain conquis avec Marvel, car on profite d'une profondeur 3D de référence. Il suffit de juger déjà la qualité de spatialisation et du détachement 3D en pleine pénombre lors de la 1ère rencontre avec Thanos, Thor et Loki, pour comprendre que la suite nous réserve un festival de séquences d'anthologie. Et c'est le cas : de planète et planète, de séquences au sol ou dans les airs, on nous projette un festival de plans larges et panoramiques à couper le souffle ! On commence déjà par l'espace où les plans larges font ressortir l'immensité des galaxies environnantes (toutes les séquences de vaisseaux et planètes ainsi que la forge). Ensuite dans le ciel ils maximisent l'effet de vertige : on pense notamment à la séquence @25:00 où Spider-Man se retrouve accroché à un vaisseau qui quitte l'atmosphère avec une vision de la hauteur dantesque ! Mais ce n'est qu'un exemple parmi des centaines d'autres plans qui placent la caméra à des spots toujours plus invraisemblables pour décupler les émotions et l'immersion. C'est simple on a l'impression que 50% du film se vit en plans larges et cela engendre une beauté 3D indescriptible, aussi bien dans les intérieurs que dans les extérieurs. En ce qui concerne les plans semi-larges, ils conservent la même unité 3D que les plans panoramiques et prolongent le plaisir visuel. Enfin même les plans rapprochés héritent du minimum syndical en matière de flou d'arrière-plans : c'est surtout que le montage est tellement nerveux qu'on a vite fait de les oublier entre 2 cadrages sensationnels. Mentions spéciales pour le détachement, qui permet toujours de mesurer justement les espaces qui séparent les objets, éléments de décors ou personnages, mais aussi pour la spatialisation qui se montre optimale de bout en bout avec des maximas incroyables quand Dr Strange joue avec les transparences des mondes superposés ! Top démo !
Et les jaillissements dans tout cela ? Intenses, rythmés et variés en intensité (low, moyen et fort) ! Et oui voici une des révélations en matière de jaillissements ! Pour ce blockbuster 3D de l'année, il est difficile de trouver les mots justes et concis pour décrire cet ouragan visuel qui vous projette dans son monde apocalyptique pendant 2H20 ! La première métaphore qui vient à l'esprit, c'est Transformers 4 3D ! Ça ressemble à Transformers 4 3D, en mode conversion 3D, mais presque non-stop du début à la fin dans les scènes d'action (avec peut-être juste 15 minutes de narration en tout et pour tout) ! Prenez ainsi le meilleur de tous les Marvel 3D à date (Gardiens de la Galaxie, Spider-Man, Dr Strange) et vous avez là une première idée assez fidèle de la dotation de ce Infinity War 3D en la matière ! Car on retrouve tous les types de jaillissements existants sur le marché, non seulement à tous les endroits de la pellicule, mais aussi sous toutes leurs formes et intensités : cela signifie que le film ne s'illustre pas parce qu'il a les meilleurs jaillissements du monde (non ce n'est pas Lichtmond, Transformers ou un Tsui Hark 3D), mais parce qu'il dispose d'une gamme très large avec énormément d'effets, des plus light ou plus intenses avec 50% des effets classés modérés ! Alors qu'on est souvent habitués à voir les jaillissements concentrés sur 3 ou 4 séquences fortes par film, ici tout est lissé pendant 2h20 pour finir sur une dernière heure homérique ! Tout d'abord vous aurez un maximum de jaillissements permanents de premier plan presque toutes les secondes dans le film, car tout a vocation à sortir à 2m voire plus hors du mur (buste, vaisseaux, décors, armes). Ensuite pêle-mêle, vous trouverez à intervalles réguliers dans le film : des travellings jaillissements avec la caméra et le canapé qui semble traverser les décors, des jaillissements avant ou arrière lorsque les héros ou les vaisseaux traversent la pièce dans tous les sens, des scènes de combats qui se déroulent au milieu de la pièce avec des coups qui pleuvent de toutes parts, des milliers d'explosions de particules projetées vers le canapé, des protagonistes qui tendent leurs bras ou armes à plus de 2m hors du mur, des halos ou lasers qui traversent la pièce et le canapé, des jaillissements d'armes ou de chaînes à plus de 3m, des jaillissements de particules (flocons, eau...), des apparitions de boucliers énergétiques de Dr Strange au milieu de la pièce, des missiles qui filent vers le spectateur ou qui traversent la pièce latéralement... Jouissif mais tellement intense sur la durée... Mentions spéciales pour les cadrages qui contournent généralement du mieux possible toutes les contraintes liées au format réducteur 2.40 : la vie de monteur & réalisateur devient si facile quand on passe en 1.78... Travailler un top démo 3D en 2.40 demande de redoubler d'effort et n'autorise aucune concession pour que les effets de jaillissements fonctionnent au final, même amputés partiellement via des windows conflicts mécaniquement inévitables sur certains types d'effets 3D ou de mise en scène 3D (travellings jaillissements, débordements de bustes etc...) ! Demandez au maître Ben Stassen (que nous avons déjà interviewé) combien c'est compliqué de passer d'un Manoir Magique en 1.78 à un Bigfoot Junior 3D en 2.40 tout en essayant de conserver la même force d'impact sur le registre des jaillissements ! Du coup comme toujours en 2.40, une bonne partie de ces jaillissements coupant les bords seront plus difficiles à capter dans leur globalité pour les possesseurs de TV 3D que pour les chanceux sur VP 3D : de même certains cerveaux parmi nos fans ont parfois du mal à tout simplement voir un jaillissement sur un gros élément avec windows conflict (un jaillissement qui coupe le bord vertical ou horizontal de l'image) : ils ont en revanche toutes les facultés pour discerner parfaitement un jaillissement sur un petit objet bien centré au milieu de l'image et sans windows conflict ! Nous sommes tous inégaux sur la perception 3D !
Au final, on finit littéralement épuisé de la projection : à 1H45 de film, on en a déjà pris pour son grade, et quand on regarde le temps restant (presque 40 minutes), on jubile de cette spatialisation 3D et de cette profondeur avec un grand P ! 3D de tous les superlatifs pour une conversion orgasmique, on louera la mise en scène où chaque plan confirme avoir été pensé et conçu pour le passage en 3D à postériori : un grand moment de 3D, doublé d'un grand moment d'émotion qui grandit au fil des minutes autour de ce casting dingue de 22 super-héros et de ce Némésis bouleversant Thanos qui vous réserve de sacrées surprises ! Si on devait faire la fine bouche, ce serait de regretter le format 2.40 qui s'est imposé en 3D au fil des années sur les films 3D, et qui amenuise mécaniquement un petit peu l'immersion via une surface d'expression réduite (surtout pour les jaillissements de type débordements et à plus forte raison sur petits écrans ou TV 3D). Néanmoins chapeau bas pour ces jaillissements qui bénéficient de cadrages qui minimisent du mieux possible ces inévitables windows conflicts liés aux bandes noires. A vous de guetter dans les prochains jours à quelle place je vais positionner ce Infinity Wars 3D dans mon grand INDEX des 180 meilleurs Blu-ray 3D de l'histoire, mais si je vous dit déjà top 30, est-ce vraiment une surprise ? On croyait avoir tout vu en 2018 après Star Wars 8 3D et Ready Player One 3D, et bien voici un concurrent bien armé ! Merci Avengers 3D, grâce à toi la rentrée se montrera finalement plutôt douce, surtout lorsque l'on aura du stock disponible pour l'acheter :) C'est finalement pas mal de vivre en plein âge d'or de la 3D, moins de films, plus aucun nanar ou supercherie marketing, nous voici débarrassés des mauvaises pousses pour ne garder que la quintessence de que l'on aime visionner dans nos home-cinema 3D ! Il ne manquait qu'un montage avec un peu de 1.78 pour aller chercher Tsui Hark et Michael Bay, nos 2 dieux qui mécaniquement restent toujours hors d'atteinte en terme de spectacle ultime ! Disney, si tu nous entends !
Franck Lalane
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