Image & profondeur : (4,2/5)
La découverte du film révèle rapidement une qualité d'image assez exceptionnelle : en première ligne un piqué incroyable qui dénote avec le grain caractéristique des anciens épisodes de la première trilogie du Seigneur des Anneaux.
Par ailleurs la palette colorimétrique se montre très flatteuse, surtout dans les environnements extérieurs où la beauté de la nature éclate de mille détails, végétation, lacs, cascades, décors pluvieux, brumeux ou bercés d'un soleil pénétrant, tout s'affiche avec des teintes ultra réalistes.
On appréciera aussi la profondeur des noirs dans les nombreux environnements obscurs, tout comme les bons niveaux de contrastes qui autorisent toujours un bon discernement même dans l'obscurité.
On se penche ensuite sur l'aspect technique réservé aux effets de profondeur 3D. Le premier constat lié à la première demi-heure renvoie vers une profondeur 3D qui se montre de bonne qualité dans la durée.
Les premiers plans dans la Comtée dégagent une profondeur convenable mais pas exceptionnelle en raison d'un codage assez doux de la profondeur et de parallaxes de lointains très légers.
La 1ère partie se situe dans des environnements cloisonnés type maisonnettes et permet à la profondeur de s'exprimer de manière agréable et très naturelle, avec un bon détachement entre les objets et personnages.
Les éléments de décors, meubles et autres objets se perçoivent de manière naturelle, sans jamais bénéficier d'un traitement 3D excessif qui mettrait fortement en relief un élément plutôt qu'un autre.
Cet effet de profondeur sert indéniablement la narration et permet de se projeter délicatement au sein de l'histoire.
On reprochera par contre très rapidement un défaut majeur lors du traitement des plans rapprochés : le sempiternel flou sur les arrière-plans, qui sabote régulièrement le bon effet de profondeur qui se dégage de nombreux plans 3D très réussis.
Ainsi les zooms sur les visages en environnements intérieurs s'accompagnent un peu trop souvent de flou excessif sur l'arrière-plan de fond.
Après 30 minutes le film décolle un peu plus avec une narration qui s’accélère et qui permet à cette aventure collective de prendre vie véritablement.
La découverte de nombreux environnements extérieurs confirme le constat initial fait sur la profondeur 3D : celle-ci se montre bonne dans l'ensemble, avec une alternance de séquences tantôt excellentes au niveau profondeur, tantôt moyennes.
En effet le film est capable de surprendre régulièrement en proposant des séquences de profondeur de très bonne qualité amplifiant fortement la perception des volumes, distances qui séparent chaque élément.
Dans ces moments on arrive plus que jamais à prendre la mesure du gigantisme de ces superbes décors traversés par notre troupe de héros.
Parallèlement à ces scènes très réussies, d'autres s'intercalent régulièrement avec un effet de profondeur fortement amoindri qui fait souvent oublier ponctuellement que l'image est affichée en 3D : ce phénomène se constate principalement sur certains plans très larges ou très aériens, ainsi que lors des nombreuses séquences en obscurité.
De manière générale durant la première heure, la profondeur se montre de bonne qualité avec des hauts et des bas, des bas principalement liés à des arrières plans floutés lors des zooms, ou à une intensité de 3D paramétrée trop douce par le réalisateur qui s'estompe complétement dans certains plans en obscurité.
Pourtant dans la dernière partie du film, et plus particulièrement dans les 45 dernières minutes, les décors de fond s'affichent de plus en plus détaillés et nets en 3D, la mise en scène de plus en plus dynamique opte pour des plans de caméras de plus en plus immersifs, écartant les trop nombreux zooms sur les visages du début ou plans rapprochés. Dans ces moments on se rapproche fortement de l'expérience offerte par
Prometheus 3D.
Et le film rentre progressivement en état de grâce, accédant de plus en plus à une profondeur qui oscille cette-fois entre le très bon et l'excellent. On ne niera pas que des séquences avec une perception de profondeur moyenne ne viendront pas faire encore irruption par moment dans le visionnage, mais celles-ci se fondent dans l'ensemble et laissent toutes les séquences parfaitement maitrisées s'imposer en surface.
Ainsi la narration nous emmène souvent dans des vallées, bordures de falaise, rochers, qui donnent lieu à des séquences assez exceptionnelles où la perception de profondeur est optimale voire parfois exceptionnelle, en dépit du réglage plutôt soft sur la 3D qui règne sur l'ensemble du film.
D'innombrables séquences illustrent un superbe effet de profondeur dans des environnements pourtant peu favorables à celle-ci, sombres, de nuit, comme des grottes, ou autres gouffres et étrangement la profondeur y fonctionne parfaitement, et même souvent mieux que de nombreuses séquences de jour, allez chercher la logique !
La dernière demi-heure est de loin la plus réussie au niveau technique sur la profondeur 3D : on reste pourtant sur le registre principal d'environnement plutôt nocturne, mais l'effet de profondeur se montre très réaliste, et bien plus efficace que sur la première heure de film.
Le détachement est très bon, et de nombreux effets visuels viendront se superposer à la pellicule toujours avec beaucoup de finesse.
On appréciera enfin dans ce film la grande fluidité technique des nombreux travellings 3D qui gagne en réalisme ce qu'ils perdent en précision lorsque le flou s'y invite par moment.
Au final une profondeur 3D douce sur la durée, authentique, très naturelle, qui manque régulièrement d'intensité pour en faire une 3D démonstrative, mais qui paradoxalement plonge progressivement le spectateur dans l'univers du film au fil des séquences, et qui finit même dans la dernière heure du film à monter significativement en intensité pour proposer quelques superbes séquences de profondeur 3D.
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