Jaillissements :
Après la démonstration technique effectuée sur les effets de profondeur et détachement 3D, on se demande quel sort va être réservé aux effets de jaillissements, sachant qu'à ce stade, le film jouit déjà d'une aura et d'une immersion extraordinaires pour le spectateur, et d'une trame narrative particulièrement prenante.
Les premières minutes de visionnages révèlent une nouvelle excellente surprise : les débordements. Tim Burton continue à mettre en application la recette incontournable d'
Avatar 3D, et du dernier
l'Age de Glace 4 3D pour mettre en scène un niveau significatif et constant de débordements marqués.
Ainsi on trouve en permanence une scène qui s'étire hors des limites de l'écran mural, avec dans un premier temps des objets de décors qui pointent régulièrement de 50 cm à 1 mètre hors du mur de visionnage.
Mais ce n'est pas tout : car Tim Burton pousse le concept plus loin en faisant appel aussi aux effets de jaillissements permanents, ces débordements tellement excessifs qu'ils quittent le registre des débordements pour être littéralement du jaillissement, effets 3D qui permettent d'afficher des éléments sortant fortement de l'écran pendant 10, parfois 20 secondes, et à une distance plus que significative.
Ainsi tous les protagonistes s'affichent régulièrement en bordure d'écran, avec des têtes et des bustes qui peuvent sortir par moment de plus de 1,5 mètres du mur. De nombreux gros plans lors des dialogues entre les enfants exploitent ce procédé technique, et donnent l'impression que les enfants parlent directement dans la pièce devant vous.
Une très bonne illustration de ces effets demeure les séquences de cours dans la salle de l'école : la tête effrayante du professeur de Science, s'affiche de tout son long à plus de 2 mètres hors du mur de visionnage, avec des bras qui sont tendus pendant ses démonstrations, permettant à ceux-ci de se rapprocher ponctuellement du canapé.
Une autre application des jaillissements permanents va faire sensation dans le film, lors du match de baseball où on a droit à une séquence culte, de balle de baseball lancée en jaillissement arrière : lors de lancers, la balle est projetée 2 fois au ralenti en provenant de derrière le canapé, et pendant 5 secondes, on la voit avancer inexorablement centimètre par centimètre vers le mur, pour le traverser et partir au loin.
Lorsque le batteur frappe la balle en retour, on profite alors d'un super effet de projection avec la balle qui se dirige avec force vers le canapé dans un réalisme insensé.
A un autre moment, une autre séquence jubilatoire prend place lors d'un repas de famille : on y voit le père de Victor, disserter sur l'art de la vente de voyages organisés, et brandir pendant 1 minutes 2 pics à fondu avec de la viande et une crevette, avec une vue subjective qui donne l'illusion qu'il est assis à votre place sur le canapé, et qu'il tend ses bras et ses pics en mode jaillissement permanent vers l'avant de la salle, les tournant dans tous les sens. On a vraiment l'impression de les avoir dans les mains, car les pics flottent au milieu de la pièce.
Plus tard, lors de la réanimation polémique d'un poisson, on a droit à la vue sur un aquarium en jaillissement permanent qui rappelle un peu
Sammy 2 3D, c'est à dire que l'eau de l'aquarium remplit furtivement une partie de la pièce de visionnage, avec des poissons qui y nagent librement pendant 10 secondes.
Lors des séquences dans le cimetière pour animaux, on aura droit à de nombreux jaillissements avant puis arrière de dizaines de chauve-souris. Un passage vers la fin du film dans les décors de fête foraine, illustre un très bon passage également, lorsqu'un manège sort généreusement à chaque rotation.
On appréciera aussi qu'à plusieurs reprises lors des expériences de Frankenstein, les éclairs frappent parfois directement en dehors de l'écran, un peu comme dans les effets de foudre du début du film
Voyage au centre de la Terre 2 3D. L'une de ces séquences est ponctuée par un excellent effet de jaillissement permanent d’étincelles qui tombent directement sur le canapé !
Dans des séquences parallèles de détournement de la foudre, on y verra aussi quelques cerfs volants trafiqués pointer partiellement hors du cadre.
Mais la mention spéciale des jaillissements permanents ira à une séquence unique dans le cimetière : un chat fait irruption soudainement sans que l'on s'y attende dans le décor, et bondit vers la caméra en rugissant : la gueule ouverte, il sort brutalement de 2,5 mètres du mur de visionnage pour venir attaquer le spectateur blotti dans son canapé, une séquence flash exceptionnelle et parfaitement amenée dans le contexte !
Au final Frankenweenie 3D propose une recette des jaillissements qui s'inspire fortement de celle appliquée dans
Hugo Cabret 3D ou
Avatar 3D , c'est à dire une mise en scène 3D basée sur une utilisation minutieuse et régulière de débordements et jaillissements permanents, d'intensité variable, qui s’intègrent toujours parfaitement dans la narration : les amateurs d'effets 3D violents, et les home cinéphiles 3D sensibles uniquement aux effets 3D marqués
(voir l'Etude sur la perception individuelle 3D) ressortiront par contre frustrés par l'expérience, car tout est toujours inscrit dans l'équilibre avec des cadrages parfaitement amenés pour introduire en douceur tous les effets 3D et renforcer l'immersion 3D : du grand art !
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