Note
3,4/5
Bilan 3D :   
Mes amis, voici le gros buzz de fin d'année ! Et pour cause ! C'est avec une immense déception que nous vous annonçons que Solo 3D est LE fiasco 3D de l'année ! Pourquoi ? Comment avons-nous pu en arriver là en 2018 ? Surtout sur une licence Disney ! Car il faut acter que cet échec est paradoxalement une incroyable réussite dans la capacité à foirer toute une checklist complète en matière de conversion 3D ! Allez on vous explique ce qui tourne pas rond avec Han Solo 3D !
 Les premières minutes ne nous disent rien qui vaille, car l'obscurité ambiante des premières scènes ne rime pas avec réussite en matière de détachement et profondeur 3D. A ce moment là, cad au bout de 5 minutes, l'expérience est faiblarde car le manque de visibilité ne permet pas d'apprécier pleinement la profondeur 3D. On arrive à 2 possibilités par la suite : soit le film parvient à gérer mieux la pénombre en poussant les curseurs sur le détachement, soit le film a prévu d'alterner avec des séquences lumineuses ou en plein jour, ce qui permettra enfin de profiter de quelque chose. Le problème c'est que comme nous avons vu le film au cinéma, on entrevoit rapidement le naufrage qui va se construire pas à pas ! Et bien le film prend rapidement l'eau de toutes parts, et au bout de 45 minutes on n'a qu'une seule idée en tête anti-héroïque : se sauver lâchement du Titanic en tant que capitaine pour éviter d'affronter le calvaire à venir. Bon bref on arrête les métaphores, c'est mauvais ! On sait que la pénombre est l'ennemi généraliste de la 3D et que seuls les top réalisateurs et studio 3D savent contourner cette contrainte en montant les curseurs sur le détachement 3D et les sources de lumières indirectes au maximum, et en font parfois même une force ! Oui vous avez déjà vu chez nous des films se déroulant dans l'obscurité décrochant un 5/5, mais certes ils se font rare : 90% des autres se vautrent lamentablement, comme Solo 3D pour aujourd'hui. Et même quand ce n'est pas sombre de type nuit, on nage toujours dans une sous-exposition ambiante, des contre-jours, l'aube, un ciel nuageux et d'autres artifices avec une lumière en souffrance ! Donc à part de temps en temps quelques plans larges qui décollent un peu de jour (rare) et de nuit (très rare), les plans moyens et rapprochés n'ont vraiment rien d'honorable. Et comme si ce n'était pas suffisant, Ron Howard, pour ne pas le citer, a eu la lumineuse idée de déverser à coup de lance à incendie du flou sur presque tous les arrière-plans des plans moyens et rapprochés ! Bref un carnage dans les règles de l'art ! Tout est sombre, on voit rien, la 3D semble inexistante sur plus de 50% du film, et sur l'autre moitié mention passable avec peut-être 5% du film avec une bonne profondeur 3D ! Il n'y a que dans les 15 dernières minutes qu'on découvre enfin la lumière, et qu'on profite d'une profondeur enfin agréable et réussie ! Chapeau l'artiste, on sent la belle ouvrage !
 Et les jaillissements dans tout cela ? La partie la plus drôle à évaluer dans ce film ! Est-ce possible en 2018 de se louper autant sur les jaillissements dans une conversion 3D ? Et de surcroît sur une belle licence Disney ! Aussi incroyable que cela puisse paraître, le film ne propose tout simplement aucun jaillissement ! Même si Ron Howard n'y est potentiellement pas pour grand chose (mais est-il pour quoi que ce soit d'ailleurs, à se demander s'il a touché la caméra une seule seconde dans le film en pensant après à la version 3D, et a-t-il vraiment rencontré ni transmis le moindre cahier des charges 3D pour le studio en charge de la conversion), on comprend que la 3D ne l'intéresse pas du tout après avoir vu le film ! Le plus grand fiasco du genre depuis 5 ans car toutes les scènes de jaillissements possibles ont été castrées en studio pour s'assurer que rien ne puisse sortir de l'écran, jamais ! Ça sent le verrou et la protection software à postériori avec un paramétrage à 0 sur la convergence ! Le sort est scellé car pas de parallaxe négatif, donc pas de jaillissements (pas de bras pas de chocolat pour traduire) ! A noter d'ailleurs que c'est exactement le même syndrome que dans le dernier Tomb Raider 3D ! Donc exit les débordements de bustes, adieu les jaillissements avant ou arrière de vaisseaux comme dans le cultissime Star Wars 8 3D, pas d'effets de projection de débris, pas d'étincelle, pas de laser en sortie, pas d'armes qui sort du mur... Rien ! On a du décupler nos sens et se tenir par moment debout pour capter d'infimes projections d'étincelles ou de laser à 3-4 reprises ! Autant vous dire que sur TV3D vous n'avez aucune chance de les traquer ! Lamentable !
 Au final, Solo 3D décroche malheureusement la palme du nanar 2018, car sans s'avancer sur les dernières nouveautés 2018 à venir, il n'est techniquement pas possible de se vautrer autant que lui aujourd'hui ! Non Ron Howard, tu n'es plus le bienvenue dans nos univers 3D ! Peut-être n'est-il d'ailleurs même pas au courant que son film a été converti en 3D au cinéma, car manifestement il n'a rien modifié dans sa façon de tourner pour produire quelque chose de correcte et pertinent ! On voit là l'importance pour un réalisateur de penser un minimum en amont ses plans et cadrages lorsqu'il sait que le film va ensuite passer à la moulinette logicielle pour engendrer la version digitale 3D ! Clairement il n'aurait pas plongé son film dans 80% d'obscurité, et à défaut il aurait transmis un cahier des charges au studio pour lui demander de renforcer fortement les contours des éléments des calques et de booster au maximum le détachement 3D pour bien séparer lesdits éléments ! Et clairement il n'a pas du rédiger la moindre ligne dans ce cahier des charges 3D ! D'ailleurs quelle idée aussi de balancer du flou 'artistique' de partout sur la pellicule, il ne manquait que cela pour enterrer définitivement le film. Et cerise sur le pompon, très accessoire à ce stade, l'absence littérale et intégrale de jaillissements se ferait presque oublier. D'ailleurs, pendant toute la projection on a pensé à Rogue One 3D, l'autre petit canard boiteux de la licence Star Wars 3D, et on se dit qu'ils ont reproduit exactement les mêmes erreurs mais en pire (qui a pompé sur qui d'ailleurs?) ! Honnêtement, il m'a toujours été difficile de recommander une version 2D à une version 3D, ne ce serait que même pour 5 minutes d'état de grâce dans un film 3D, je préfère bénéficier d'un surcroit d'immersion ! Pourtant c'est à contrecœur que nous vous invitons à oublier que cette version 3D existe et à reporter vos 30 euros sur tout autre produit que nous avons adoubé dans notre TOP 200 3D ! Et s'il te plait Ron, à l'avenir, oublie nous complétement plutôt que de nous offrir cet ascenseur émotionnel vertigineux et un gâchis 3D monumental sur une licence qui nous importe ! Après l'échec de Rogue One et Solo en 3D, on peut désormais acter ensemble que le label "A Star Wars Story" est un LABEL du pauvre en 3D ! Vive la franchise officielle Star Wars 7 3D et Star Wars 8 3D !
Franck Lalane 
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